
Sarking : l’isolation de toiture par l’extérieur
Le sarking ?
Comme on le sait, l’isolation du toit dans une maison ancienne fait partie des priorités dans le cadre d’une bonne maîtrise de sa facture de chauffage. Selon l’Ademe, jusqu’à 30% des déperditions de chaleur passent par le toit !
Pour isoler un toit, la technique la plus courante est d’installer soit sur le plancher des combles perdus, soit sur le rampant entre les solives des combles aménagés des isolants. A ces deux techniques classiques vient s’ajouter le sarking depuis quelques années.
Qu’est-ce que le sarking ?
Depuis longtemps utilisé en montagne dans le cadre de la construction en bois en raison de sa haute performance, le sarking est LA méthode d’isolation des toitures par l’extérieur par excellence.
Cette méthode, également appelée isolation continue de la toiture par l’extérieur, est surtout utilisée dans le cadre de la construction neuve d’une maison ou d’une extension, ou dans le cas de la rénovation d’une toiture traditionnelle ancienne.
Le sarking consiste à poser entre la charpente et les tuiles ou les ardoises, un système d’isolation en deux couches prises en sandwich entre le platelage, les chevrons et les liteaux. Un pare vapeur vient compléter la pose pour éviter les effets de pourrissement.
La technique du sarking s’adapte à toutes les pentes de toiture.
Elle fournit de hautes performances en réduisant les ponts thermiques, et donne ainsi accès à des économies d’énergie substantielles.
Les avantages du sarking
Le sarking a 6 principaux avantages :
- Les économies d’énergie : La mise en place sur l’ensemble de la toiture d’une double isolation en continue permet d’atteindre un niveau de performance d’isolation haut de gamme. Le fait que la pose se fasse « en continue » permet d’éliminer les ponts thermiques souvent difficiles à traiter quand l’isolation se fait entre solives. Les ponts thermiques sont responsables selon l’Ademe de 7 à 10% des déperditions de chaleur.
- Le gain de confort : Une maison à la toiture parfaitement isolée est plus agréable à vivre. La chaleur reste bloquée sous le bâti et se diffuse de façon plus homogène ajoutant à la sensation de confort. Les matériaux utilisés sont également plus écologiques (lin, bois, liège, etc).
- Le gain de place : L’isolation étant située en extérieur, elle n’empiète pas sur l’espace de vie des combles aménagés.
- Le gain esthétique : Dans une habitation ancienne, la préservation des poutres apparentes ajoute aux charmes de la maison. L’isolation en sarking permet de mettre en valeur la charpente puisque les isolants se placent en extérieur.
- La préservation du décor intérieur : Les travaux d’une isolation en sarking sont réalisés en extérieur ce qui permet d’épargner la décoration intérieure initiale.
- Une technique tout terrain : La pose d’une isolation en sarking est possible sur toutes sortes de pentes de toit. Souvent utilisé en montagne, le sarking est également de plus en plus utilisé en plaine, là où les toits sont beaucoup moins pentus.
Les inconvénients du sarking
Le sarking a 5 principaux inconvénients :
- Son prix : Le sarking coûte notablement plus cher que l’isolation classique par l’intérieur en soufflage ou par pose de couches en rouleaux ou panneaux. Pourquoi une telle différence de prix ? Parce que d’une part, les matériaux seuls utilisés en sarking sont plus chers (40 à 60 € le mètre carré contre 20 à 30 € pour une isolation classique).
- D’autre part, sa mise en œuvre est longue et minutieuse : la pose de ce type d’isolation demande plus de temps (platelage, isolation multicouche, pare vapeur, chevrons, contre-chevrons) et plus de minutie. Quand le sarking est réalisé avec des panneaux autoportants ou des panneaux sandwichs de grandes dimensions, l’utilisation d’un engin de levage de grande hauteur est indispensable.
- Il faut ainsi compter en moyenne 200€ du mètre carré de toiture pour une isolation en sarking réalisée par un professionnel.
- La nécessité de démarrer charpente nue : Le sarking demande au préalable de découvrir l’ensemble de la maison. Le début du chantier commence charpente nue. Dans le cadre d’une rénovation, toute la toiture doit être ôtée hors charpente.
- La nécessité technique de rehausser le toit : Dès lors que l’isolation s’installe au-dessus de la charpente, le toit se retrouve mécaniquement rehaussé ce qui peut être un véritable handicap quand le logement à isoler est mitoyen.
Les différentes techniques
L’isolation en sarking est réalisable selon plusieurs techniques en fonction du type de matériaux utilisés. Dans tous les cas, le chantier démarre toujours charpente nue.
Pour un matériau d’isolation standard, la première étape d’une isolation en sarking est la pose d’un platelage (également appelé voligeage). Souvent réalisé avec des plaques de plâtre hydrofuges et ininflammables, le platelage peut aussi être réalisé avec des panneaux de contreplaqué, d’aggloméré ou d’OSB traités contre l’humidité, ou encore des lames de plancher. Cette première couche a deux fonctions : le soutien de l’isolant au-dessus et la création du plafond en-dessous.
Le chantier se poursuit par la mise en place d’un pare vapeur dont les raccords sont soigneusement étanchéifiés avec de l’adhésif spécifique. Vient ensuite une première couche d’isolation en panneaux, puis en décalé au niveau des jointures (pose en quinconce à joints serrés et alternés), une seconde couche d’isolation. Un second écran de sous toiture de type voile étanche, film à face réfléchissante ou revêtement bitumeux est installé sur l’ensemble. Le tout est tenu par des contre-lattes (liteaux ou contre-chevrons) vissées ou clouées aux chevrons de la charpente à travers la couche d’isolant. Les tuiles ou les ardoises sont ensuite posées sur les contre-lattes.
Pour simplifier les opérations, les fabricants proposent des produits quasi tout-en-un parmi lesquels
- Les caissons chevronnés : Déclinés en plusieurs épaisseurs d’isolant (de 80 à 180 mm de polystyrène expansé ou de mousse de polyuréthane) et en plusieurs dimensions (de 2 m à 8 m de long x 60 à 82 cm de large), le caisson chevronné embarque en une seule pose la sous-face décorative, la couche isolante, un écran hydrophobe et le support de couverture. La pose se fait directement sur les chevrons de la charpente. Les joints entre caisson sont réalisés avec de la mousse expansée et des bandes de joints réfléchissantes. La présence de chevrons raidisseurs permet une pose facile, les uns à côté des autres. Une grande variété de modèles de finitions intérieures sont proposés par les fabricants (placo, bois, vinyle, etc).
- Les panneaux sandwichs : Comme les caissons chevronnés, les panneaux sandwichs sont tout en un. Ils embarquent une sous-face décorative (en bois façon lambris, en plaque de plâtre, etc), un isolant (le plus souvent en polystyrène expansé, rainuré latéralement dans la masse pour faciliter le montage par emboîtage, ou en laine de lin, ou laine de roche), un écran hydrofugé et des liteaux. Ce type de panneaux munis ou non de raidisseurs selon les modèles se décline en de nombreuses épaisseurs (de 60 à 200 mm) et en plusieurs dimensions (de 2,50 à 5 m de long x 60 cm de large).
Le chantier se termine par la pose des tuiles ou des ardoises sur les liteaux ou les chevrons.